Alain Morin
Je suis à 500 mètres d’altitude et tout irait pour le mieux si, effectivement, il ne fallait pas songer déjà à atterrir. J’essaie de descendre lentement… Ça va trop vite ! Je ne suis pas très fier. Je me souviens des conseils simples de mon moniteur, « Chauffez ! » ou « Stoppez les brûleurs ! »… Bizarrement aujourd’hui les mêmes manœuvres ne produisent pas les mêmes effets. Quand je chauffe, c’est trop, et je remonte trop rapidement. Les sinusoïdes que je dessinais à l’école sont ma trajectoire bien involontaire en montgolfière. Je n’arrive pas à la garder horizontale pour effectuer une approche correcte avant l’atterrissage. J’essaie encore mais rien à faire, tout va trop vite, la descente comme la remontée. Je me force pourtant à rester calme et à agir doucement. Mais je ne maîtrise rien, et je pense à la forêt d’Angliers. Bientôt je n’aurai plus le choix…