De Jacques Desoblin
Un dimanche, vers 23 heures, les sirènes se mirent en action, annonçant la venue prochaine d’avions de bombardement. Pour nous, le moment était venu. L’émotion nous étreignit, la F.L.A.K. – défense aérienne allemande – commença ses tirs de barrage, la plupart du temps inefficaces : les avions volaient trop haut.
Nous avions décidé de partir par groupe de deux, trois maximum. Rarement seul car c’est trop difficile. En ce qui concerne mon camarade Pied de loup, il devait m’accompagner, mais au moment de rassembler nos affaires, celui-ci me fit part de son intention de ne pas me suivre car, disait-il, le danger était trop grand. Grosse déception pour moi. Cela ne découragea pas mon inconscience, ou mon besoin impératif de liberté, et ce fut seul que je m’apprêtai à quitter ma cellule.